Parce que les bienfaits du camu-camu sont très recherchés par les consommateurs d’aujourd’hui, chez Aymara Food il nous paraissait important d’aller à la rencontre des producteurs de ce fruit cultivé au Pérou.
Avril 2018 : l’équipe d’Aymara Food se rend à Pucalpa visiter les plantations de camu-camu, au cœur de la jungle amazonienne.
Sur place, nous faisons la connaissance de Doña Maria, une péruvienne passionnée par l’histoire du camu-camu que nous souhaitons vous faire partager à travers cet article.
Le camu-camu : ou comment ce super-aliment consommé depuis des millénaires par les péruviens est devenu l’une des petites baies les plus exportées dans le monde…
Le camu-camu, une petite baie qui pousse, qui pousse…
Le camu–camu est un arbre qui mesure 3 à 4 mètres de haut et pousse essentiellement dans la forêt amazonienne, aux abords des rivières. Les fruits du camu-camu sont des petites baies de 4cm de diamètre, de couleur rouge-orangé et au goût acidulé. Naturellement riches en vitamine C, la baie de camu-camu est également reconnue pour ses vertus antioxydantes.
Doña Maria nous raconte que le camu-camu a toujours été utilisé dans la cuisine péruvienne. Ce n’est qu’à la fin du 20ème siècle que ce fruit est devenu l’objet d’expérimentations d’une entreprise péruvienne, Backus, qui a eu l’idée de développer le commerce de ce super-aliment.
L’industriel était le seul jusqu’alors à exploiter les baies de camu-camu. Il produisait des boissons de type sodas et bières. En 1996, Backus décide de diversifier son offre et crée des recettes innovantes de boissons naturelles et énergisantes.
L’entreprise décide de se lancer sur le marché national avec 3 mélanges sous forme de poudre : camu-camu et fruit de la passion, camu-camu et mangue, camu-camu et maïs mauve.
Malgré tous ses efforts et un investissement important, ces boissons naturelles à base de poudre à mélanger avec de l’eau ne séduisent pas les péruviens.
Le Pérou s’investit dans la production du camu-camu
L’entreprise Backus se tourne alors vers l’INEA (Institut National d’Investigation de l’Etat Péruvien) afin de trouver des solutions pour commercialiser l’ensemble de la production de camu-camu et améliorer les conditions de vie des petits producteurs.
A ce moment de l’histoire, Doña Maria nous précise qu’à l’époque ce fruit magique poussait partout. Toutefois, les habitants ne réalisaient pas que leurs plantations regorgeaient de camu-camu aux baies rouges !
C’est pourquoi l’Etat péruvien décide de venir en aide aux paysans du Pérou. Il leur montre comment organiser leurs plantations et délimiter leurs parcelles pour récolter la baie de camu-camu afin d’améliorer leur existence.
Doña Maria ajoute que la culture du camu-camu est déjà à l’époque réalisée de façon naturelle et 100% biologique. En effet, cette plante est très résistante et ne nécessite aucun traitement particulier.
En parallèle, l’Etat péruvien met en place le développement de parcelles démonstratives sur 3 zones naturelles, à Pucalpa et Iquitos. Ce projet, réalisé par des biologistes et ingénieurs en agronomie, dure 10 ans, au rythme d’une production saisonnière d’environ 6 mois par an.
L’industriel Backus abandonne la commercialisation de ses boissons et se désintéresse du projet. L’INEA gère désormais seul la production du camu-camu.
Le camu-camu : une révélation internationale
2002 : les japonais découvrent la baie de camu-camu et sont particulièrement intéressés par les bienfaits naturels pour la santé de ce tout petit fruit. S’ensuit alors une négociation des japonais avec l’Etat péruvien pour importer le camu-camu jusque dans leur pays. L’INEA accepte : c’est le début de l’exportation du camu-camu à l’international.
Doña Maria se souvient comme si c’était hier de la première commande des japonais : 40 tonnes de pulpe congelée de camu-camu.
« Au début, nous exportions la pulpe congelée afin que les japonais puissent la mélanger à d’autres fruits et proposer des jus de fruits frais dans leurs supermarchés ».
En seulement 4 ans, les livraisons atteignent les 400 tonnes ! Il faut alors trouver des solutions pour accroître la production de camu-camu, les commandes devenant régulières et les volumes de plus en plus conséquents.
L’INEA propose alors d’exporter le fruit clarifié en poudre. En format plus concentré et avec un poids inférieur à la pulpe congelée, l’exportation du camu-camu est de plus en plus rentable.
La poudre de camu-camu intéresse particulièrement les laboratoires pharmaceutiques qui vendent les bienfaits de ce fruit sous forme de gélules, en compléments alimentaires.
Aujourd’hui, environ 1.400 hectares de camu-camu sont destinés à l’exportation internationale vers le Japon, les Etats-Unis, le Canada, l’Europe et la Chine.
Une immersion riche en découvertes et en émotions
Doña Maria a la gentillesse de nous proposer de monter dans son canoë afin de l’assister dans la récolte des baies de camu-camu situées en bord de rivière. Les membres de l’équipe d’Aymara Food découvrent alors un travail long et difficile.
Pour cueillir les baies de camu-camu, nous devons nous lever dans le petit canoë qui oscille beaucoup à chacun de nos mouvements. Nous imitons les gestes de Doña Maria et cueillons délicatement les baies une par une, d’arbre en arbre. Nous finissons par remplir 2 seaux que nous avions emportés avec nous.
En conclusion, cette immersion dans l’univers du camu-camu a été pour l’équipe d’Aymara Food inoubliable et très riche en émotions !
Muchas gracias por la visita Maria y hasta pronto.